Opinion : Indignons-nous contre l’Etat qui choisit ses opposants politiques | L'Information

Opinion : Indignons-nous contre l’Etat qui choisit ses opposants politiques

lun, 06/07/2021 - 11:44

Samory Ould Bèye, secrétaire général de la Confédération Libre des Travailleurs de Mauritanie (CLTM) a écrit une lettre au président Mohamed Ould Ghazwani dans laquelle il sollicite d’être reçu par ce dernier. Cliquez ici pour lire cette lettre adressée au président.

Samory Ould Bèye a déjà été reçu par plusieurs membres du gouvernement actuel. Le même message leur a été transmis. Le Président a été informé par ces derniers du souhait de l’intéressé de le rencontrer. Tout porte à croire que le Président ne désire pas une entrevue avec Samory Ould Beye.

Rappelons qui est Samory Ould Bèye.  Il est aujourd’hui le président d’El Hor (Organisation de Libération et d’Émancipation des Haratine), Celle-ci a été créée officiellement le 5 mars 1978 par un groupe de haratine connu. Mais, sa naissance réelle a eu lieu le 2 décembre 1974 par un groupe précurseur (ce qui a fait l’objet de nombreux écrits de notre part). Comme nous l’avons évoqué plus haut, il occupe également le poste de Secrétaire général de la CLTM. 

Sous le précédent mandat de Ould Abdel Aziz, le camarade Samory Ould Beye a fait l’objet de tentatives de déstabilisation et d’intimidations. Le gouvernement a ainsi tenté à plusieurs reprises d’affaiblir son organisation. Le vice a même été poussé plus loin avec des attaques ad hominem sous la forme de menaces de mort à son encontre.

A ce jour, le président Ghazouani refuse de le rencontrer et ce, après deux requêtes restées lettres mortes. Pourquoi le président refuse-t-il cette rencontre ? Probablement parce que l’intéressé n’a jamais caché le contenu des entretiens passés avec son prédécesseur Ould Abdel Aziz. A la tête d’El Hor, il représente la communauté militante haratine en Mauritanie. Et, la CLTM  représente la force ouvrière de notre pays. En effet, la majorité des travailleurs de Mauritanie y est affiliée : qu’il s’agisse de l’aéroport de Nouakchott, du port de Nouadhibou, des travailleurs de la SNIM (Société Nationale Industrielle et Minière), de Zouérate ou d’entreprises privées. Tous ces travailleurs militent majoritairement dans son organisation. La CLTM est reconnue pour sa rigueur et son respect des principes du combat politique et syndical (dans ses écrits et interventions publiques). Si la CLTM n’était qu’une force syndicale cartable, elle aurait moins dérangé le pouvoir et son secrétaire général serait reçu dès lors qu’il le souhaiterait. 

Aujourd’hui, A.H.M.E exige que Samory Ould Beye soit reçu par le Président dans les plus brefs délais. Samory Ould Beye et la CLTM doivent pouvoir à nouveau jouir de leurs droits syndicaux et politiques car la situation actuelle vise à délégitimer une certaine parole de l’opposition. Cette situation est d’autant plus incompréhensible que plusieurs chefs de partis ont déjà été reçus dont Samba Thiam (Forces Progressistes du Changement), SARR Ibrahima (Alliance pour la Justice et la Démocratie/Mouvement du Renouveau), Biram Ould Dah Abeid (IRA Mauritanie) et membre fondateur du Parti RAG ainsi que d’autres personnalités politiques de la communauté maure. Alors, il n’y a là aucune raison valable de refuser à Samory Ould Bèye l’entrevue qu’il sollicite.

L’Union de l’opposition doit ici prévaloir. Nous ne pouvons collectivement accepter la fin de non-recevoir  que l’Etat adresse à Samory Ould Beye car lorsque l’on se réclame de la démocratie, on ne discrimine pas certains mouvements d’opposition et de défense du peuple.

 AHME lance un appel urgent à toutes les organisations des droits de la personne humaine en Mauritanie, en Afrique et dans le monde en vue de pousser le président Ould Ghazwani à recevoir Monsieur Samory Ould Bèye.

 

Mohamed Yahya Ould CIRE

Président de AHME