Le Président Ould Ghazouani à cœur ouvert dans une interview à Jeune Afrique | L'Information

Le Président Ould Ghazouani à cœur ouvert dans une interview à Jeune Afrique

sam, 07/31/2021 - 12:14

Le Président de la République, Son excellence Mohamed Ould Cheikh El Ghazouani, a accordé une importante interview à l’hebdomadaire Jeune Afrique. Dans cette interview, le Président de la République a apporté des éclairages sur des questions nationales, notamment les derniers développements du G5 Sahel, la gestion de la pandémie de la Covid 19, l’éducation, la justice sociale, le dialogue politique et les perspectives de l’exploitation du champ gazier GTA. Il a aussi été question de la crise au Mali, de la situation politique actuelle au Tchad, du redéploiement de la force française Barkhane…

 

A propos de la situation exceptionnelle que vit le Mali, le Président de la République se dit confiant en l’intelligence des Maliens quant au déroulement du processus du retour à l’ordre institutionnel dans les délais impartis. A ce sujet, il a échangé à plusieurs reprises avec le Président de la Transition Assimi Goïta.

En ce qui concerne le redéploiement de la Force Barkhane annoncé par le Président français Emmanuel Macron, le Président y perçoit une recherche d’adaptation du dispositif à la nature changeante de la menace terroriste. Dans ce cadre, il est persuadé que la France continuera à épauler le G5 Sahel tant sur le plan sécuritaire que sur celui de la mobilisation des financements en faveur du développement des pays du G5 Sahel.

Au sujet de la question tchadienne, le Président de la République a souligné qu’il est de ceux qui pensent qu’il fallait combler le plus vite le vide laissé par la disparition soudaine du Président Déby. Ceci, il souhaite que cette transition mène à des élections d’ici 18 mois, comme cela a été convenu.

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Au niveau national …

Aux reproches de travailler avec les équipes de ses prédécesseurs, le Président de la République estime que cette catégorisation est assez artificielle et pas très pertinente. Sinon, cette logique priverait le pays, souligne-t-il, de la compétence et de l’expérience d’au moins 80 % de ses cadres. On exclut des hommes et des femmes au seul motif qu’ils ont, à un moment donné, travaillé avec un de nos régimes. Il a, aussi, ajouté que cela n’empêche pas pour autant d’introduire de nouveaux visages, ce que nous continuons à faire.

A propos de supposées lenteurs sur les promesses de priorités concernant la justice sociale et l’éducation, le Président de la République souligne que les efforts dans ces domaines sont permanents. Il a indiqué qu’en dépit du contexte particulièrement difficile dû à la pandémie de Covid-19 et à ses conséquences sociales, sanitaires et économiques désastreuses beaucoup de choses ont été réalisées. « Nous sommes conscients qu’il faut réduire les disparités sociales, qui subsistent ».

C’est pourquoi, a-t-il dit, que nous avons crée la Délégation générale Taazour qui a déjà mis en place des programmes de solidarité très ambitieux.

Dans le domaine de l’éducation, le Président de la République assure que dès son arrivée au pouvoir, un vaste chantier a été fait, ajoutant qu’un Conseil national de l’éducation a été créé et qu’une loi doit  être votée d’ici à la fin de l’année. Il rappelle que pour combler les effectifs qui manquaient cruellement, 6000 enseignants ont été recrutés en deux ans et 2000 salles de classes sont en cours de construction.

Le Président a, par la suite, indiqué que le budget alloué à ’éducation, en termes de masse salariale, est passé de 48 milliards d’anciens ouguiyas à 63 milliards. Concernant le dialogue national que réclame l’opposition, le Président de la République juge que le fait de parler de dialogue national laisse penser à une situation de crise. Or, ce n’est pas le cas en Mauritanie.

Toutefois, le Président de la République précise qu’une ouverture a été déjà faite en direction de l’opposition et de la société civile et que des échanges peuvent déboucher sur des conclusions positives qu’il n’y aura aucun complexe à mettre en œuvre.

En réponse à une question relative à la nomination de la ministre de l’Enseignement supérieur et de la Recherche scientifique, le résident de la République y voit plutôt un message adressé à la femme, voire à la jeunesse, ajoutant qu’on ne nomme pas une personne parce que son père est un ancien président, mais parce qu’on estime qu’elle a les compétences requises.

A propos des relations avec le Qatar, le Président de la République indique que leur rétablissement a été décidé d’un commun accord. Tout simplement, précise-t-il.

A propos de la Palestine, le Président de la République rappelle que le peuple mauritanien est très attaché à la question palestinienne et considère qu’il n’y a pas de solution sans le recouvrement par le peuple palestinien de ses droits à l’indépendance et à la création d’un Etat souverain avec pour capitale El Qods. C’est une question de justice, souligne-t-il.

Parlant du Champ gazier de Grand Tortue Ahmeyim, le Président de la République assure que le Président Macky Sall et lui tiennent à ce que tout se passe en toute concertation.

Il a, aussi, rappelé qu’il s’agit d’un projet stratégique pour les deux pays et que tout sera mis en œuvre pour que les revenus puissent profiter au développement de nos deux pays respectifs.

A propos de la dette des pays du G5-Sahel, le Président de la  République fait part de sa reconnaissance pour le moratoire accordé par le G20 pour les années 2020 et 2021, mais juge que cela n’est pas suffisant.

L’endettement est devenu insoutenable, c’est pourquoi nous  continuons de plaider pour l’effacement de la dette.

Sur la question d’un second mandat en 2024, le Président de la République considère que c’est encore loin et qu’il consacre sa priorité à son actuel mandat, indiquant que s’il annonçait sa candidature, cela créerait un climat de campagne, et non de travail.