"La femme mauritanienne est encore loin d’accéder à l’ensemble de ses droits. Son accès aux services de l’éducation, de la santé ainsi qu’aux sources de production est encore en deçà du niveau souhaité".
C’est en ces termes que Son Excellence le Président de la République, Monsieur Mohamed Ould Cheikh El-Ghazouani, a qualifié la situation de la femme dans son programme électoral « Mes Engagements », au chapitre relatif à « la promotion de l’autonomisation des femmes pour une participation active au développement » et à la réalité de la femme mauritanienne et aux problèmes auxquels elle est confrontée.
Soucieux de changer ce vécu, et afin de permettre aux femmes de participer activement au processus de développement, Son Excellence le Président s'est engagé à prendre les mesures suivantes afin d'élever son niveau de leadership :
- La mise en application des textes juridiques protégeant les femmes contre toutes les formes de violence et renforçant leur accès à leurs droits ;
- La consolidation de la participation politique de la femme par la promotion de la parité ;
- L’introduction progressive du principe du budget sensible au genre au niveau des départements ministériels ayant le plus d’impact sur la vie des femmes ;
- La mise en œuvre d’un vaste programme d’autonomisation des femmes comportant une action de fond pour un changement de comportement menée de pair avec les Ulémas et Imams ;
- Entreprendre des interventions de grande envergure visant l’accès aux services de la santé reproductive, la scolarisation des filles et l’autonomisation économique par l’emploi et les activités génératrices de revenus2
Deux ans après ces engagements, les femmes mauritaniennes viennent de célébrer leur Journée internationale, dans une atmosphère caractérisée par une double joie : celle de de leur fête internationale et le bonheur de constater la concrétisation de la plupart des engagements pris, en plus des prémices annonçant la matérialisation davantage d’acquis au profit de la femme mauritanienne.
Dans un précédent porteur de plus d'un indice, Son Excellence le Président de la République a tenu, à chaque Journée de la Femme, à partager avec elle la joie de la fête et de ce qui a été accompli en sa faveur, d’une part, et les aspirations à un avenir meilleur, d’autre part.
C’est, aussi, dans ce contexte que s’inscrit le grand souci de la première Dame, Dr Mariem Mohamed Fadel Dah, de superviser personnellement, la commémoration de la Journée internationale de la femme ainsi que toutes les autres manifestations féminines et sociales.
Afin d'incarner cette haute volonté de faire avancer les femmes vers des horizons meilleurs, le département de l'action sociale, de l'enfance et de la famille a déployé d'importants efforts au cours des deux dernières années, hissant la situation de la femme mauritanienne à un niveau meilleur que le précèdent.
On cite à ce propos comme exemples et à titre non exhaustif, la création dans le domaine de la promotion des droits, d’un observatoire national des droits des femmes et des filles, le renforcement des mécanismes nationaux de lutte contre diverses formes de violence à l'égard des femmes, le lancement de notre pays d’une grande campagne nationale sous le haut patronage de la Première dame Dr. Mariem Mint Mohamed Fadel Ould Dah, visant à favoriser l'accès des femmes aux domaines de la sécurité et de la justice.
Concernant l’accès des femmes aux centres de décision, elles représentent, aujourd'hui, 20 % des membres du gouvernement et le même pourcentage au Parlement, 7 maires, 2 présidentes de conseils régionaux, dont celui de Nouakchott, près de 35 % de conseillers municipaux et régionaux, en plus de leur importante présence dans le corps diplomatique et leur occupation de dizaines de hautes fonctions administratives, telles que la présidence de conseils d'administration et de directions générales d'établissements publics, et tout récemment la nomination d'une femme au poste de « wali", en plus de celles qui occupent déjà des postes de direction dans les collectivités territoriales.
L'Agence Mauritanienne d’Information a recueilli les impressions de certaines femmes, sur ce qui a été réalisé et leurs aspirations futures.
Mme Zeinebou Mint Aoubeck, députée de Kaédi, a qualifié dans ce cadre, le 8 mars d’importante occasion pour toutes les femmes, appréciant le rôle de premier plan joué par la Première Dame, Dr Mariem Mohamed Fadel Dah, et la ministre de l’action sociale, de l'enfance et de la famille, Mme Naha Mint Haroune Ould Cheikh Sidiya, pour hisser la place de la femme mauritanienne et l'intérêt dont elle bénéficie auprès d’elles.
« Les femmes représentent la moitié de la société et davantage d’efforts doivent être consentis, pour qu’elles occupent leur place au sein la société, afin d'aider à sa construction, son développement et sa prospérité ainsi que pour être représentées au niveau de tous les départements gouvernementaux », a-t-elle affirmé, appelant les instances officielles à impliquer toutes les femmes et à les intégrer dans la vie active, notamment les femmes rurales éloignées des centres de décision.
Mint Aoubeck a loué également les grands acquis réalisés au profit de la femme mauritanienne et exigé plus, « dès lors où elle est le principal moteur du développement de toute société », a-t-elle conclu.
La députée du parti El Islah, Mme Messaouda Mint Baham Ould Mohamed Laghdaf, s’est appesantie elle, aussi, dans sa déclaration à l’AMI sur les réalisations faites dans le domaine politique au profit de la femme mauritanienne.
« Il y a des acquis tangibles qui ont été effectivement réalisés pour les femmes mauritaniennes dans le domaine politique, telles que la liste nationale fixe de 20 femmes », a-t-elle dit, mettant toutefois en exergue le recul relatif de la place des femmes au niveau politique, comparativement aux législatives précédentes où le système électoral exigeait leur présence à l’intérieur dans toutes les wilayas ; « ce qui n'existe plus », a-t-elle dit.« Le pourcentage de femmes dans le parlement précédent atteignait 23%, alors qu'il est tombé à 19% dans l’actuelle Assemblée nationale », a-t-elle souligné, appelant, à la lumière des informations relatives à un dialogue inclusif en préparation, à accorder aux femmes leur vraie place, rappelant qu’elles représentent 52% de la population du pays et qu’elles doivent en conséquence, bénéficier d’une représentativité significative dans les postes de décision et dans les autres fonctions en général où elles sont sous-représentées », a ajouté Mint Baham, disant qu’elles fondent de grands espoirs sur Son Excellence le Président de la République, Monsieur Mohamed Ould Cheikh El-Ghazouani, pour hisser les performances et le statut de la femme mauritanienne.
Elle a félicité, enfin ,la femme mauritanienne pour sa fête annuelle, souhaitant que cette journée internationale de la femme augureun bon début pour les femmes mauritaniennes en général, en particulier les femmes rurales, toujours confrontées à de nombreux problèmes tels que le décrochage scolaire, le mariage précoce, en plus d’autres obstacles qui entravent leur développement.
Mme Mariem Ahmed, chef de ménage, livre aussi ses impressions à l’AMI, disant assumer aujourd’hui des responsabilités décuplées après le décès de son époux, affirmant n’avoir comme habitat, qu’une maison délabrée à Tarhil, en plus de la pension de retraite de son défunt mari.
« L'augmentation importante accordée par Son Excellence le Président de la République, Monsieur Mohamed Ould Cheikh El-Ghazouani, aux retraités, a contribué à subvenir aux besoins de certains de mes enfants », a-t-elle ajouté.
Elle a exprimé, en tant que chef de ménage, l'espoir de bénéficier davantage de distinctions, pour l'aider à améliorer les conditions de vie de sa famille, mettant en exergue les peines rencontrées par ses semblables dans l’éducation de générations armées de valeurs, de bons principes et capables de tenir face aux temps durs.
Ces témoignages mettent en lumière des aspects de la réalité des femmes mauritaniennes et leurs aspirations futures, afin de créer un avenir dans lequel les femmes et les filles du pays prendront la place qui leur revient, grâce à une volonté politique soucieuse de transformer ces ambitions en réalité vécue sur le terrain
Par Salka Mint Hamed