En décembre 2020, l’agent de Police, Samba Adama Ndiaye, est révoqué de la Police, avec droit à la pension, selon un arrêté du ministère mauritanien de l’Intérieur et de la Décentralisation consulté par Cridem qui vous raconte son histoire...
Selon Samba Adama Ndiaye, tout est parti lors d’une opération contre les contrebandiers de carburants. Lors de cette patrouille de police qui a eu lieu à Soukouk, à Nouakchott, une vingtaine de personnes sera arrêtée, dont un épicier en possession de 80 litres d’essence, explique Samba Adama Ndiaye.
Lors de son embarcation, l’épicier insiste pour passer un appel à son patron, arguant le prétexte qu’il ne pouvait pas partir à la police en laissant ouverte l’épicerie. Au bout du fil, son patron négocie sa libération. La patrouille donne son accord, à condition qu’il se présente le lendemain au Commissariat Spécial de la Police Judiciaire (CSPJ).
La patrouille de police et l’épicier se quittent. « A ma grande surprise, raconte Samba, j’apprends que l’épicier s’est plaint auprès de nos supérieurs». L’épicier les accuse de l’avoir passé à tabac, torturé, dépossédé de son argent. Une enquête et une procédure disciplinaire est ouverte.
Sous l’autorité du commissaire de Police de Téyarett 2 et d’un officier de police judiciaire, Samba et trois autres policiers sont soumis à une détention de trois jours. Puis suivent, huit jours de détention, au Commissariat Spécial de Police Judiciaire.
Pendant ce temps, le père d’un des quatre policiers, un ancien gouverneur, coulisse dans l’ombre, pour leur éviter de se présenter devant le parquet, explique Samba.
Néanmoins, ils vont purger une procédure disciplinaire de 45 jours à la direction régionale de la sûreté de Nouakchott. Lors d’un face-à-face avec quatre commissaires divisionnaires, Samba et ses trois autres collègues bottent en touche les accusations dont ils ont fait l’objet.
Ils seront libérés peu de temps après, réintégrés...avant que la mauvaise nouvelle ne tombe pour Samba Adama Ndiaye qui sera radié de la police mauritanienne.
Lorsqu’il a voulu saisir la justice, après sa radiation, Samba Adama Ndiaye dit avoir reçu des menaces. Deux ans après sa radiation, ce père de famille continue à clamer haut et fort son innocence et dit espérer sa réintégration, se défendant de n’avoir commis aucun acte condamnable...
Par Babacar BAYE NDIAYE
Journaliste à Cridem