Hamtramck, une ville aux douze mosquées au cœur de l’Amérique | L'Information

Hamtramck, une ville aux douze mosquées au cœur de l’Amérique

mar, 01/19/2016 - 09:41
La Mosquée centrale de Washington

En plein centre-ville d’Hamtramck, la mosquée Al-Islah est l’une des plus importantes des 12 de la ville. Autrefois, Hamtramck, a accueilli une forte immigration polonaise qui a laissé encore une forte empreinte dans le caractère de la ville.

La fresque colorée représentant mère et fille voilées et le père enturbanné recouvre le mur entier d’un restaurant de la rue principale de la ville. Quand le reste de l’Amérique se divise sur les musulmans, Hamtramck embrasse cette culture.

Cette cité ouvrière du Michigan, située à un quart d’heure en voiture de Detroit, est entrée en novembre dernier dans l’histoire américaine en devenant la première ville à élire un conseil municipal composé en majorité de musulmans.

« Ils ont peur que la ville perde complètement son caractère d’Europe de l’Est » – Père Mirek Frankowski

Après les attentats terroristes de Paris et la tuerie de San Bernardino (Californie), c’est un contrepied aux propos controversés de Donald Trump, favori à l’investiture républicaine pour la présidentielle, qui préconise la fermeture des frontières américaines aux musulmans.

« Terre d’opportunités »

«Hamtramck est la manifestation de ce que l’Amérique est censée être: une terre d’opportunités», s’enorgueillit la maire Karen Majewski, fière d’annoncer que des réfugiés syriens y sont hébergés depuis peu.

Sur près de 6 km2, les petites maisons souvent à un étage sont serrées les unes aux autres. Dans les deux rues principales, des femmes en hijab et en niqab croisent des jeunes filles en jeans serrés, des hommes rasés de près et des jeunes en pantalons larges.

Échoppes, restaurants, supermarchés communautaires abondent, promenant le visiteur au Moyen-Orient, en Asie du Sud-Est et en Pologne. Les vendeurs de kebabs côtoient les restaurants indiens.

En plein centre-ville, la mosquée Al-Islah, l’une des plus importantes des 12 de la ville, fait face à une église. Depuis 2004, un muezzin y lance, cinq fois par jour, l’appel à la prière depuis des minarets de fortune.

«Nous n’avons pas de problème ici avec les Polonais ni avec la communauté noire. Nous vivons tous ensemble en paix», confie Masud Khan, secrétaire de cette mosquée. Les fêtes musulmanes, explique-t-il, sont des jours fériés et les écoles et bâtiments publics de la ville sont fermés ces jours-là (...).

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