M. Niang Daouda Djibril, Sg de l'association des retraités de la garde et chargé de mission auprès de l'ADG de la MSP
Tawary- Nouakchott vient d’abriter le 27e sommet de la Ligue Arabe. C’était un gros challenge. Pensez-vous que malgré le niveau de représentation des princes, souverains, émirs et présidents, le pari ait été gagné ?
Niang Daouda: Permettez-moi, avant de répondre à votre question de remercier tous ceux qui ont contribué, de près ou de loin au succès de cette rencontre, une première dans notre pays. Mention spéciale au peuple mauritanien qui a collé au président, à son gouvernement et à ses forces armées et de sécurité.
On peut dire sans l’ombre d’un doute que le pari a été gagné et de loin. Tous les observateurs ont reconnu à la Mauritanie ce succès. En réalité, on vient de loin. Quand le Président de la République, Son Excellence Mohamed Ould Abdel Aziz a pris sur lui de suppléer le Royaume du Maroc dans l’organisation du 27ème sommet de la Ligue des Etats arabes, certains y ont vu une gageure. Comment un pays comme le nôtre pouvait-il assurer la tenue d’un sommet d’une telle importance en moins de trois mois ? Il a fallu la détermination d’un homme de vision pour transcender tous les obstacles et offrir à son pays une chance inouïe de voir braquer sur lui l’attention et les regards du monde entier. Cela dans un moment d’une grande sensibilité sécuritaire. Le Président de la République savait qu’il pouvait compter sur des hommes de conviction et voulait relever le défi quel qu’en soit le prix. D’ailleurs sa formule est restée célèbre à Néma: ce sommet se tiendra à Nouakchott même sous une tente.
Une telle abnégation, une telle confiance ne peut plier devant un quelconque obstacle.
Depuis cette décision du Président Mohamed Ould Abdel Aziz, les choses ont pris la tournure que l’on sait et au final la Mauritanie a eu son sommet au moment où les tenants des thèses défaitistes criaient encore que le pari ne pouvait être gagné.
-La Ligue arabe est une organisation divisée ; elle ne pèse pas beaucoup au niveau diplomatique (cas palestinien, syrien, libyen…). Nombre de ses pays membres connaissent aujourd’hui des guerres civiles. Pensez-vous que sous son mandat, le président Aziz pourrait secouer ce mammouth et apporter des solutions aux conflits qui minent le monde arabe depuis bien avant le printemps du même nom? De quels atouts dispose-t-t-il, par exemple ?
-Il faut reconnaitre à l’homme ses qualités intrinsèques qui sont des atouts dans ses nouvelles missions de président en exercice du sommet des chefs d’états de la ligue arabe : le courage, la détermination et une foi inébranlable en son pays et ses concitoyens.
Le Président Mohamed Ould Abdel Aziz pourra-t-il démêler les inextricables crises dans lesquelles se débattent certains pays arabes, rien n’est moins sûr. Mais une chose est sure, l’homme inspire confiance et quand il dit, il fait.
On n’ira pas jusqu’à dire que le Président de la République dispose d’une baguette magique pour réussir là où beaucoup ont failli. Reste qu’avec Son Excellence, il n’y aura pas de demi-mesures. Le Président, comme l’a montré le contenu de son discours de clôture, est conscient de la portée de sa mission et fera tout pour faire avancer les choses avec sa lucidité et son réalisme légendaires. Il frappera à toutes les portes, mettra à profit ses relations et le poids de la Mauritanie dorénavant acteur incontournable dans la lutte contre le terrorisme pour résoudre des conflits qui n’ont que trop duré et qui occasionné tellement de souffrances.
-Qu’a apporté à notre pays la tenue de ce sommet à Nouakchott?
-Beaucoup de choses. Sur le plan psychologique, la Mauritanie a gagné en considération et en estime de soi d’avoir organisé un sommet d’une telle envergure et dans une conjoncture exceptionnelle. Sur le plan diplomatique, il est évident que les retombées d’un tel sommet sont inestimables : 21 pays représentés, des chefs d’état et des centaines de très hauts responsables étrangers en Mauritanie, des dizaines de médias qui parlent du pays et de ses réalisations…et un président de la République qui pour une année encore portera haut la réputation du pays.
Aujourd’hui, on ne juge plus un pays sur l’étendue de son territoire, le nombre de ses habitants, ses richesses mais aussi et surtout sur sa capacité à recevoir des hôtes de marques et à jouer dans la cour des grands. Qui peut nier aujourd’hui le fait que le Président de la République Mohamed Ould Abdel Aziz soit en l’espace de trois ans à la tête de deux des plus importantes organisations régionales ; ce qui est d’une importance capitale pour notre économie, notre diplomatie et nos relations avec les autres ?
Ce sommet va apporter plus que les effets immédiats attendus et les jours prochains montreront que le Président de la République fût un visionnaire en misant sur le long terme.
Il est maintenant temps pour toute la classe politique du pays de valoriser ces acquis et de comprendre une fois pour toute que le Président Mohamed Ould Abdel Aziz ne travaille pas pour des considérations de politique interne mais pour le bien de la Mauritanie.
Ace titre, il ne mérite que les éloges et une solidarité agissante pour l’aider à aller au bout de son programme de développement dont les contours sont maintenant clairs.
Propos recueillis par: BBK