En dépit des nombreux griefs qu’on lui reproche, et qui sont parfois reflétés par les tentacules de son pouvoir, notamment dans les domaines du respect de l’Etat de droit, des droits de l’homme, Le Président mauritanien Mohamed Ould Abdel Aziz, ne manque pas de qualités exceptionnelles.
On peut témoigner de la mésestime à l’homme fort de Nouakchott, mais, en se voulant objectif, faisant abstraction de beaucoup de reproches politiques et socioéconomiques au Chef de l’Etat mauritanien, et à la lumière de ses exploits dans l’avènement de la stabilité, ne mérite-il pas sincèrement, le prix Nobel de la paix.
Jugez-vous en relisant ses interventions dans le nord malien et en Gambie, alors que la guerre battait son plein ou s’avérait incontournable et sanguinaire.
Les frères maliens signent un accord de cessez-le-feu
Le 23 mai 2014, un accord de cessez-le-feu avait été signé entre Bamako et les trois principaux groupes armés du nord du Mali contrôlant la ville de Kidal, à l'issue de discussions avec le président de l'Union africaine Mohamed Ould Abdel Aziz.
Le MNLA (Mouvement national de libération de l’Azawad, MNLA, rébellion touareg), le Haut conseil pour l’unité de l’Azawad (HCUA, formé par des dissidents d’un groupe jihadiste) et le Mouvement arabe de l’Azawad (MAA) sont les trois groupes armés dont le président en exercice de l’UA, le Mauritanien Mohamed Ould Abdel Aziz, avait rencontré les représentants à Kidal (extrême nord-est).
On se souvient le président mauritanien était arrivé à Kidal en fin de matinée en compagnie de Bert Koenders, chef de la Mission de l’ONU au Mali (Minusma), alors que les appels à l’ouverture de discussions s’étaient multipliés au lendemain des violents combats, le 17 mai à Kidal.
Ces développements avaient conduit le président de l’UA à écourter une visite au Rwanda pour se rendre à Bamako, puis à Kidal.
Un accord met fin au chaos en Gambie
Le Président Yahya Jammeh a annoncé vendredi 20 janvier 2017, sa décision de céder le pouvoir pour empêcher l'effusion du sang, préserver l'intérêt de son pays et lui épargner l'intervention étrangère.
Une décision courageuse affirme le Président mauritanien Mohamed Ould Abdel Aziz, qui avait fait le déplacement, en moins de 24h, en Gambie, encerclé par les forces armées de la Cedea, afin d’éviter l’irréparable et le chaos.
Le Chef de l’Etat avait exprimé ses remerciements au Président Yahya Jammeh pour ses sacrifices, qui ont permis de parvenir à cet important accord.
Au cours de son premier voyage à Banjul, qui l’avait mené par la suite à Dakar, le Président mauritanien avait mené à bien sa médiation gambienne, mais des choses, qu’il dit ne pas comprendre et ne comprendrai jamais, avaient bousculé cette sortie de crise.
Le Chef de l'Etat avait indiqué que personnellement, il n'a pas compris et ne comprendra jamais ce qui est arrivé par la suite», à son retour de sa médiation à Banjul et àDakar où il avait reçu les assurances respectives de Yahya Jammeh, du Chef de l’Etat sénégalais et du Président gambien élu, de cautionner sa proposition de règlement pacifique de la crise.
Non loin de cette prédisposition au prix Nobel de la paix, les contingents mauritaniens présents dans les forces onusiennes de maintien de la paix n’ont-elles pas été décorées et d’instiguées pour leur exemplarité et leur professionnalisme ?
L’objectivité et l’honnêteté interpellent les bonnes consciences, à convenir, qu’en dépit de certaines dérives du pouvoir de Ould Abdel Aziz, à l’échelle nationale, l’homme a brillé dans son engagement pour la paix, réussissant à tous les coups.
A votre avis, Mohamed Ould Abdel Aziz n’est-il pas fortement éligible au prix Nobel de la paix, qui avait été attribué à des moins méritants?
La conscience honnête doit également nous conduire à rendre hommage au Président guinéen, qui peut former un duo africain pour le prochain prix Nobel de la paix.
Md O Md Lemine