Attendu ce jour du 7 mai 2017 à Gouraye, la porte d'entrée qui fait face à la ville de Matam (Sénégal) où il séjourne depuis quelques jours, Birame pourrait finalement ne plus entamer sa tournée au Guidimagha, l'un des bastions de l'esclavage en Mauritanie. Trois journalistes qui allaient couvrir l'événement ont été refoulés à la porte de Selibaby. Thiam du Calame, El Mehdi de Mouchahid et moi-même avons tenté de savoir les raisons légales d'un tel interdit, sans réponse. Le gouverneur de la région du Guidimagha, Diallo Oumar Amadou, verse dans l'excès de zèle en interdisant pendant deux jours l'entrée de Selibaby à tout non ressortissant de la région.
En effet, dès l'annonce que le président de l'initiative de résurgence du mouvement abolitionniste (IRA) allait remuer la fourmilière de cette région, c'est le branle-bas de combat.
Une forte délégation de la notabilite soninke a remué les rouages du pouvoir pour éloigner Birame et ses amis de leur cheptel humain qu'une diaspora d'esclaves rebelles basée en Europe et aux USA tente de soulever contre l'aristocratie locale.
Résultat, le poste de gendarmerie de Tachott refoule à tour de bras toute personne soupçonnée appartenir à IRA et tout journaliste. Tous les dirigeants du mouvement ont été empêchés de se rendre à Selibaby. Coumba Dado Kane, khattri, Dah Boushab, Ahmed Hamdi, ont été priés de rentrer. Après une nuit et une journée au poste de gendarmerie loin de toute civilisation sans eau ni nourriture. Avant eux, c'était Balla Toure, Samba Diagana, Hanana Mboirick, de subir le même sort.
La ville de Selibabi est ainsi décrétée ville en état d'urgence où la Constitution mauritanienne qui garantit la libre circulation des citoyens ne s'applique pas. C'est tout juste si on ne n'y a pas soumis un visa d'entrée.》
Par Cheikh Aïdara