Début depuis hier lundi d’une nouvelle année scolaire confrontée, comme les précédentes à un ensemble de problèmes dont le plus récurrent est celui des infrastructures malgré les efforts importants que le gouvernement affirme avoir déployé ces dernières années.
Le déficit en infrastructures scolaires engendre des sureffectifs dans les classes dans certaines régions et particulièrement en milieu rural.
La majorité des écoles mauritaniennes, selon les syndicats de l’enseignement, accusent des déficits notoires en équipements et infrastructures de base, moins de 50% des élèves ne disposant pas de manuels scolaires, malgré les efforts déployés par les services compétents de les mettre gratuitement à la disposition des élèves issus des milieux pauvres.
Certains établissements scolaires sont dans un état déplorable ne permettant pas aux élèves de s’y rendre.
C’est le cas dans certains établissements de la capitale durement affectés par les eaux souterraines et la salinité.
Certaines localités à l’intérieur du pays ne disposent que d’une seule classe où se côtoient des élèves de différents niveaux.
A toutes ces difficultés il faudrait ajouter le manque criant de fournitures scolaires, indispensables pour les établissements comme la craie et les tables-bancs.
Le ministère de l’éducation nationale a attendu 24 heures seulement avant l’ouverture des classes pour acheminer les enseignants fraîchement sortis des écoles normales, un espace temporel insuffisant pour leur acheminement, d’autant que beaucoup d’entre eux vont dans des wilayas qu’ils n’ont jamais connus.
Malgré les nouvelles promotions qui sortent chaque année des ENI, le cadre humain demeure déficitaire, certaines écoles ne disposant que de près de 50% de leurs besoins en enseignants, d’où la nécessité de recourir au service d’enseignants pour des matières pour lesquelles ils ne sont pas qualifiés et pire encore ne pas achever le programme de l’année.
La faiblesse des salaires des enseignants en Mauritanie et leurs conditions de vie ont amené certains à tourner le dos à l’enseignement public d’où des répercussions négatives sur toute la chaîne.
Les efforts déployés
Les autorités mauritaniennes s’efforcent de déployer des efforts importants pour sortir l’enseignement de sa situation difficile, reconnue plus d’une fois par le président mauritanien.
Le gouvernement mauritanien a élaboré un plan décennal 2011-220 destiné à améliorer la qualité de l’enseignement, à élargir l’offre, assurer un climat pédagogique adapté destiné à mettre à la disposition de l’élève les connaissances et les compétences nécessaires afin qu’il puisse accompagner l’évolution scientifique et technologique dans le monde.
Selon le ministre de l’éducation Isselmou O. Sid’El Moctar O. Lehbib, le plan décennal a permis au département d’entreprendre un certain nombre d’activités destinées à augmenter la capacité d’accueil, à améliorer la qualité et à rationnaliser la gestion du secteur.
Le ministre a révélé que, lors de l’année dernière, il a été procédé à la réception de 26 écoles, 17 collèges, 9 lycées et deux écoles normales alors que les travaux sont en cours dans 10 autres établissements.
Le programme a permis la réhabilitation de 60 écoles, la construction de 4 autres, 53 classes, la création d’un fonds d’appui à l’édition scolaire, l’application de la politique de la vente à des prix symboliques du manuel scolaire grâce à l’ouverture de 80 kiosques, la redynamisation des instituts pédagogiques régionaux, la distribution de 782.000 manuels scolaires relatifs à toutes les matières enseignées, dont 247.000 ont été distribués gratuitement aux enfants de familles les plus pauvres, auxquels il faut ajouter d’autres mesures destinées à améliorer la situation de l’enseignement en Mauritanie.
L’enseignement le plus faible
Dans un rapport établi il y a quelque temps, la banque mondiale a qualifié le niveau de l’enseignement en Mauritanie du plus faible dans le monde arabe et dans la région où elle se trouve.
Dans celui publié il y a quelques jours par le forum économique mondial relatif aux indicateurs de l’enseignement supérieur et du perfectionnement, le pays pointe à la dernière place parmi les 137 pays cités dans le rapport avec une moyenne de 1,9.
Ce rapport est établi selon un ensemble de critères dont par exemple la qualité du système éducatif et la moyenne d’admission à l’enseignement supérieur et secondaire.
Un rang que la Mauritanie n’a pas quitté depuis 2015, déclarée par le chef de l’état année de l’éducation.
Sahara Medias