En Mauritanie, au troisième jour de la campagne électorale pour la présidentielle du 22 juin, les candidats sillonnent le pays profond pour présenter leur projet de société. Sidi Mohamed Ould Boubacar et Biram Dah Abeid ont tenu des meetings, samedi 8 juin, à Aioun, dans l’est du pays. Mohamed Ould Maouloud était, lui, à Akjoujtt, dans le nord. Quant au candidat de la majorité sortante, le général Ghazouni, il était à Aleg dans le centre sud. Cette région est particulièrement frappée par la sécheresse et c'est pourquoi le dauphin du président Aziz s'est engagé à ouvrir des canaux d'irrigation pour alimenter le lac d'Aleg où de nombreux éleveurs tentent de faire survivre leurs troupeaux malgré le manque de pluies.
Depuis deux ans, les pluies se font de plus en rares dans plusieurs régions de la Mauritanie. Les conséquences de la sécheresse se font sentir particulièrement dans le Traza et le Brakna où l’agriculture sous pluie a disparue. Faute de pâturages, des milliers de têtes de bovins ont été décimées. C’est le cas pour les éleveurs du lac d’Aleg. Moustapha Mohamed, un habitant d’Aleg, connait bien cette situation.
« Que ce soit en hivernage, que ce soit en saison sèche, il y avait toujours de l’eau qui était dans ce lac d’Aleg. Donc, durant pratiquement toute l’année, nous avions des cultures. Depuis maintenant quelques années, ce n’est plus le cas. C’est la sécheresse qui frappe vraiment », témoigne-t-il.
La sécheresse dans le Brakna est au coeur de cette campagne présidentielle. Le candidat Ghazouani promet de tirer l’eau du fleuve en direction des zones cultivables d’Aleg.
« Je m’engage à alimenter le lac d’Aleg et d’autres zones cultivables en réalisant cet ambitieux projet de canalisation, à partir du fleuve. C’est l’un de mes objectifs. Cela nous permettra de mettre en valeur tous les espaces, d’accroître la production et avoir de l’eau en permanence. Je vais atteindre ce but avec l’aide de Dieu », promet-il.
Cependant, selon Moustapha Mohamed, en période électorale on promet beaucoup.
« Il faut que les gens prennent les choses au sérieux. Il ne faut pas qu’à chaque fois, on nous fasse des promesses pendant les campagnes électorales et une fois que chacun d’eux est bien assis, ils oublient les promesses qu’ils ont faites. Et cela, moi je le dis haut et fort, c’est vraiment dommage », tient-il à souligner.
Dans la capitale du Brakna, on prie chaque jour pour le retour des pluies en abondance et sans dégâts.
RFI