L’homme d’affaire s’était exilé sous le régime du président sortant, Mohamed Ould Abdelaziz. Un long exil au rythme de menaces de procès et de mandats d’arrêts. Finalement, Mohamed Ould Bouamatou est rentré à Nouakchott le mardi 10 février 2020, en toute discrétion, accueilli par quelques membres de sa famille. Le patron du groupe BSA s’est ensuite rendu au cimetière de Ksar pour se recueillir devant la tombe de sa mère décédée durant son exil.
Le banquier est resté 10 ans loin de son pays, tantôt dans un palace à Marrakech, voisin de celui d’un certain DSK, tantôt dans un appartement en Belgique, parfois à Paris, certainement en Espagne. Mais jamais loin de Nouakchott.
Le 2 août 2019 lors de l’alternance démocratique, la première pour ce pays grand comme deux fois la France, situé entre le Maghreb et l’Afrique de l’Ouest, le nouveau pouvoir qui a prêté serment et hérité du passif de son prédécesseur, s’est engagé sur un certain nombre de dossiers. Le cas Bouamatou restant de loin le plus complexe. Ce n’est qu’en février que le financier a été absout aux côtés d’un certain Limam Ould Chavi, qui vit aujourd’hui au Qatar, loin, bien loin de sa villa de Ouagadougou d’où il recevait les hommes du grand désert, drapés dans leurs mystérieux turbans et les technocrates sahéliens.
Bref, selon nos informations c’est Bouamatou lui même qui a choisi la date du 10 mars 2020 pour rentrer. Un moment énigmatique dont lui seul en connaît la signification. Dans une lettre publiée dans la foulée de son retour, Bouamatou déclare “J’espère que personne ne sera privé de sa patrie, ou qu’il sera forcé de la quitter, ou qu’il sera arbitrairement éloigné d’elle ”. Ould Bouamatou a parlé de la mort de sa mère en son absence, en disant: “Au terme d’une longue décennie d’aliénation loin de la mère patrie, j’ai trouvé l’âme de ma mère qui m’a donné naissance sur cette terre, sans que je puisse accompagner son corps pur jusqu’à son dernier lieu de repos.”
En outre, il a remercié le president Ghazouani et a affirmé qu’il poursuivra ses efforts pour relancer l’économie mauritanienne et améliorer les conditions de vie de ses citoyens. Le pouvoir judiciaire mauritanien a annulé le mois dernier le mandat d’arrêt qu’il avait émis contre l’homme d’affaire et abandonné les charges portées par Ould Abdel Aziz. Selon nos sources ,Mohamed ould Bouamatou, qui a connu une période de disgrâce avec le président sortant, son cousin, qu’il avait pourtant soutenu au lendemain de son putsch, prône la réconciliation et la cohésion nationale pour le bien et la stabilité de la Mauritanie .
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