Abou Djiby Diop, celui qui a failli passer de vie à trépas, se retrouve bien malgré lui au-devant de la scène médiatique.
En quittant son domicile aux environs de 5 heures du matin pour se rendre à la plage des pêcheurs pour une dure journée de labeur, le natif de Waly Diantang (département de Maghama) ne s’imaginait pas se retrouver au commissariat de police d’ElMina 1pour une sombre histoire de vol.
C’est à pied et 100 MRO en poche qu’Abou, pêcheur de son état, perpétuant une vieille tradition familiale, quitta le quartier Samia (mitoyen à la centrale électrique de Nouakchott) pour se rendre à l’arrêt des bus où il embarquera à bord d’un des nombreux taxis "tout droit".
Abou se perd en chemin et se retrouve à Netegh. Il rencontra un gardien de véhicules qui l’orienta. A peine qu’il prit congé du vieil homme, il croisera deux individus armés (les frères Diallo originaires de Aéré Golléré) qui se dirigèrent vers lui en criant "voleur, voleur".
Pris de peur, il prendra ses jambes à son cou et chercha refuge chez le vieil homme. Ses deux poursuivants arrivèrent aussi. Ils seront tous embarqués par une patrouille de la Garde et déposés au commissariat d’ElMina1.
Les deux accusateurs, qui n’ont pas jugé nécessaire de porter plainte n’ayant rien trouvé dans la sacoche du jeune pêcheur et s’étant sûrement trompés, s’en iront. Abou y resta bien malgré lui. Mesurant la détresse de son épouse et de ses deux enfants qui attendent son retour pour se restaurer, Abou, parti pour uriner, décide de prendre la poudre d’escampette. Il sera poursuivi par les deux policiers (brigadier Balle Ould Zeïdane et l’agent Ahmed Salem Ely qui, en guise de "mesures disciplinaires" seront mutés respectivement à Bassiknou et à Nbeiket Lahwach) avant d’être plaqué au sol le genou de l’un d’eux sur le cou non loin du Collège El Mina 3 (carrefour Boudah).
Il sera ramené au commissariat avant d’être plus tard libéré, après les formalités d’usage, en l’absence de plainte et de charge. Le bénéfice du doute lui sera accordé après une grosse frayeur.
La publication de la photo, qualifiée par certains de photomontage, suscita une onde de choc. Donné pour mort, interné dans un centre hospitalier, chacun ira de son commentaire.