Banques : l’Algérie « prête » à mettre le cap sur le reste de l’Afrique | L'Information

Banques : l’Algérie « prête » à mettre le cap sur le reste de l’Afrique

mar, 09/08/2020 - 16:39

Disposant d'une Agence de coopération internationale et de nouvelles réformes pour son marché bancaire national, l’Algérie juge « impératif » d’ouvrir des banques au Sud du Sahara pour son expansion régionale. Le cahier des charges y afférant est « fin prêt », selon le ministre des Finances.

Alger veut davantage dealer avec l'Afrique subsaharienne et surtout y frayer le chemin de son influence. En amont, ce pays d'Afrique du Nord pense commencer par l'ouverture d'établissements bancaires. S'exprimant hier lundi sur une chaîne de radio locale, le ministre algérien des Finances, Aymen Benabderrahmane, a déclaré que le cahier des charges y afférant est « fin prêt ».

Cette expansion bancaire algérienne sur le reste du continent entre dans la vision stratégique du gouvernement annoncée par le président Abdelmadjid Tebboune au sommet de l'Union africaine en février dernier à Addis Abeba : « J'ai décidé d'insuffler une dynamique dans la coopération internationale de l'Algérie, particulièrement avec les pays africains et le Sahel ». Depuis avril, le pays dispose d'une Agence de coopération internationale (AACI).

Mali et Niger parmi les premières cibles

Aymen Benabderrahmane, qui juge « impératif » de développer une présence algérienne sur le marché bancaire subsaharien, a lancé un appel au secteur privé. Car, il table sur des joint-ventures entre banque publique et banque privée algériennes. Et si les opérateurs privés ne répondent pas à l'appel, « l'Etat ouvrira, seul, ces banques notamment au Mali et au Niger », a-t-il fait savoir d'après Algérie Presse Service (APS). Aymen Benabderrahmane n'a pas argumenté le choix de ces deux marchés parmi tant d'autres, d'autant que le Mali est actuellement en crise, il a toutefois souligné que l'avantage de ces marchés du Sud réside dans leur « rentabilité importante ».

Alger précise également son ambition financière sur le continent dans le cadre des réformes bancaires envisagées par le ministère, lesquelles en outre ouvrent la porte à la création de nouvelles banques sur le marché national algérien, qui, une fois sur pied, seraient également éligibles à l'expansion.

En Algérie, une vingtaine de banques -dont quatorze privées- animent le marché. Le pays connait ces dernières années une crise économique exacerbée par la pandémie de Covid-19. Tributaire de l'exploitation pétrolière, l'Algérie cherche récemment les moyens de diversifier son économie. Une urgence à mesure que le temps passe. La stratégie du pays semble désormais s'articuler autour des voies et moyens permettant de capitaliser sur les leviers à fort potentiel, comme le gaz, mais aussi à décliner le business algérien sur le reste du continent, afin de créer de fort relais de croissance. A ce niveau l'Algérie a considérablement dégringolé passée de 7,2% en 2003 à 1,2% en 2018 et 0,8% en 2019.

Suivre l'exemple marocain ?

Au-delà, nombre d'observateurs voient derrière l'appétit algérien pour le reste du continent sa volonté de suivre l'exemple de son voisin du Nord, le Maroc qui, grâce notamment au déploiement de ses majors bancaires à travers le continent a pu bâtir des fondements d'un business longue durée au Sud.

 Par La Tribune Afrique  |