Elilam - Le syndicat des employés en santé publique vétérinaire "NELSAAB" a appelé le président de la République à intervenir afin de concrétiser leurs revendications dont au premier rang desquelles l'octroi des primes de risque, d’éloignement et sabbatiques, disant que ces indemnités sont indispensables à l’employé dans ce domaine, d'autant plus que la loi l'empêche d’exercer tout second travail.
Cet appel est intervenu au cours d'une conférence de presse organisée par ledit syndicat ce matin à son siège à Nouakchott, au cours de laquelle son président Dr Ahmed Mahmoud Ould Taghi, a t salué au nom de cette association la création d'un ministère de l’élevage
Ould Taghi a évoqué au début de son discours la génèse de ce secteur et son développement depuis la création du laboratoire régional de dépistage à Kaédi en 1933 par le colonisateur jusqu'à aujourd'hui, louant ce qui a été réalisé au profit de cet important secteur.
Lestechniciens, auxiliaires et infirmiers constituent la grande majorité de ce secteur depuis qu’il a vu le jour jusqu’à cette date, a-t-il souligné.
Il est donc du devoir des autorités concernées d’écouter nos problèmes dans le service des objectifs publics, a-t-il ajouté.
« Les sources humaines de ce secteur ne souffrent pas d'un déficit de ressources humaines, mais ses efforts sont dispersés entre les ministères et ceux qui ne travaillent pas », a-t-il affirmé, appelant, à unifier les rangs et à travailler afin de faire avancer ce secteur vital.
« Le secteur repose sur les délégations et les inspections, a-t-il dit indiquant que les délégations n’ont pas pu s’acquitter de leurs missions dont la mobilisation de budgets spéciaux aux inspections leur permettant de mener à bien leurs missions, a ajouté Ould Taghi.
« Le vétérinaire est la première défense du citoyen contre les maladies courantes. Ce qui échappe malheureusement encore à de nombreux citoyens, puisqu’on sait que 70% des maladies sont communes à l’animal et à l’homme », a-t-il dit.
« Toutes les commissions qui ont été créés conjointement entre notre secteur et le ministère de la Santé ont attribué la souveraineté à ce dernier, ce qui ne devrait pas être le cas, dès lors où s’il s'agit de la santé animale et que le président de la commission devrait être issu du secteur de l’élevage », a-t-il poursuivi.
Ould Taghi a cité l’exemple de la coopération dans laquelle le vétérinaire doit avoir le contrôle du secteur de la santé, à l’instar de la pandémie du Covid-19, qui se transmet à l'homme à partir de produits animaux infectés par le virus, indiquant que toucher des animaux en contact avec des personnes infectées peut être une source de contamination humaine, soulignant que les vétérinaires ont un rôle important dans la protection des citoyens contre la pandémie du coronavirus, et à cet égard, ils demandent à Son Excellence le Président d'intervenir pour que les vétérinaires jouissent pleinement de leurs compétences pour tirer le secteur des contreperformances.
Malheureusement, le ministère de la Santé n’accorde aucune attention au secteur de l’élevage et a une mainmise sur toutes les mesures prises par l'État en cas de maladies communes, a-t-il dit
Dans le cadre de cette marginalisation, il suffit de rappeler que le ministère de la santé n’a pas encore attribué jusqu’à présent de doses du vaccin anti-Covid aux vétérinaires qui sont les premiers exposés à la contamination, a-t-il fait remarquer.
Ould Taghi a mis par la suite en exergue, la faiblesse de la législation vétérinaire existante, précisant qu’elle ne répond pas à ce qui est souhaité, indiquant qu’elle comporte aussi de nombreuses lacunes, la qualifiant de catastrophique, appelant pour la même circonstance à les revoir et à les contrôler de sorte à accompagner le rythme des besoins de ce secteur.
Le secteur vétérinaire a souffert de la perte de ses archives en errant entre les ministères, a-t-il dit, au sujet des archives, indiquant que la plupart d’entre elles avaient été perdues à l’occasion de sa séparation du ministère de l’Agriculture en 2014 et la création du ministère de l’élevage.
Ould Taghi a souligné la nécessité de mettre en place des lois strictes régissant les relations du secteur vétérinaire avec le secteur privé, puisqu’il existe des groupements du domaine vétérinaire qui soutiennent le secteur privé au détriment du secteur public, a-t-il dit En conséquence, le Syndicat appelle le Président de la République à intervenir afin de résoudre ce problème.
Le président du Syndicat a évoqué plus loin un ensemble de recommandations qui devraient être appliquées pour le développement et la prospérité du secteur vétérinaire. Ces recommandations sont les suivantes :
- Qu'il y ait une réelle implication des techniciens, auxiliaires et infirmiers vétérinaires, car ce sont eux les chevilles ouvrières de ce domaine, et doivent donc y sièger au premier plan.
- la mise en place d’une législation stricte réglementant ce domaine vital.
- Ouvrir un compte spécial pour recevoir les amendes et les prélèvements.
- Trouver des solutions fondamentales aux problèmes évoqués dans cette conférence de presse.
- Ne pas marginaliser les cadres du ministère, puisqu’il en a grand besoin et que le secteur ne peut s’en dispenser et que l'Etat a besoin d'eux.
Il a souligné enfin le devoir du ministère de s'appuyer sur ceux qui ont travaillé à l’intérieur des wilayas et qui ont expérimenté le terrain et sont en conséquence plus familiers aux obstacles auxquels le secteur fait face.
Ould Taghi a conclu son discours en remerciant le Président de la République, exprimant le cher vœu que la réforme de ce secteur vient de lui