Les pluies de ces deux dernières vingt-quatre heures reposent une fois de plus le problème d’assainissement dans la capitale du Gorgol. En effet, après les fortes pluies de ces derniers jours , les quartiers de Wandama et de Dar Salam ont été surpris puis submergé par les inondations des eaux venues du nord bien que la pluie soit modérée à Kaedi. Cet état de fait repose une fois de plus le problème d’assainissement dans cette ville. À part quelques rares canalisations héritées des années 1960 et qui sont aujourd’hui non opérationnelles, la ville de Kaédi ne dispose presque plus de système de canalisation pour parer au pire en cas d’intempéries. L’ONG, italienne Africa 70 avait en son temps entamé des systèmes de canalisations pour évacuer les eaux de ruissellement, mais faute de suivi d’entretien et de civisme des riverains, ces ouvrages ont été détruits ou ensevelis par les populations !
Ce matin, il est impossible de se déplacer dans certains quartiers à cause des plans d’eau et la route bitumée a été durement submergée par endroits. Les agents de la mairie et certains membres du Conseil régional ont fait le déplacement pour constater les dégâts. L’implication des mouvements associatifs, des médias locaux ont incité tout le monde à s’activer aux fins de lutter contre les dégâts engendrés par les intempéries en déblayant les passages d’eau des tas d’ordures ! Un riverain dit : 《sans digue de protection, point de salut pour notre quartier. Il n’a plu que 22 mm à Kaédi, mais les eaux nous viennent du nord et du nord-est pour se déverser au fleuve. Il faut une digue pour changer la trajectoire des eaux…》. Les motopompes installées par la mairie et le conseil régional ont été salutaires dans certains quartiers.
Pour rappel, toutes les ordures et autres immondices collectées dans le marché et dans l’hôpital de Kaédi sont versées dans la plaine de Wandama à quelques mètres du Fleuve et des habitations : 《nous vivons avec la peur au ventre, nos enfants sont exposés face aux poubelles qui nous proviennent de l’hôpital : des pochettes de sang, des seringues, des perfuseurs, des gants. Le danger est permanent…》. Ainsi, face à ce triste décor, les populations s’indignent ne sachant plus à quel saint se vouer tellement que le spectacle est désolant : odeur nauséabonde , immondices , cadavres d’animaux mêlés aux eaux sans compter des prosopis qui jonchent toutes les rues…. Pour l’heure, Dar Salam est coupé de la ville par un grand lac…
Pour Rapideinfo Yahya Niane