Pour éviter de reproduire le piège de Gdim Izik, le Maroc a mis en veille sa politique d’accueil des sahraouis des camps de Tindouf. Ces derniers qui fuient la misère se comptent par centaines et attendent depuis des mois en Mauritanie.
La population des camps de Tindouf commencent à pâtir des difficultés économiques que traverse le parrain algérien. En témoigne, le nombre croissant des sahraouis des camps de Tindouf qui font quotidiennement le pied de grue devant le consulat marocain à Nouadhibou en Mauritanie, nous confie une source à Dakhla. « Ils souhaitent définitivement entrer au royaume », ajoute-elle. Seulement les souvenirs des événements tragiques de Gdim Izik de novembre 2010 sont encore vifs à Rabat.
Les services de sûreté ont depuis lors opté pour un contrôle rigoureux des demandes. « Après un long processus d’enquête, certains sahraouis accèdent enfin aux provinces sahariennes marocaines. Quant aux autres, ils attendent toujours en Mauritanie. La marge de manœuvre du consulat général à Nouadhibou est très réduite ; son rôle ne dépassant pas la réception des requêtes. Mais c’est au niveau du ministère de l’Intérieur à Rabat que tous les dossiers sont traités au cas par cas », précise notre interlocuteur.
La patrie n’est plus aussi clémente et miséricordieuse que par le passé :
L’heure est donc à la vigilance. Les officiels marocains ne souhaitent pas tomber dans le piège de 2010 et offrir un cadeau inespéré à la direction du Polisario alors que le royaume a réussi à remporter de précieux points notamment au Conseil de sécurité. Outre l’impératif sécuritaire, des paramètres économiques expliquent également la lenteur avec laquelle les autorités de Rabat traitent ce sujet.
Un flux massif de sahraouis des camps de Tindouf exige nécessairement la mise en place d’une plateforme d’accueil avec à la clé la distribution gracieuse de maison ou appartement pour chaque famille qui rentre au Maroc. A cela s’ajoute, l’inscription de chaque personne ayant plus de 18 ans sur les listes des bénéficiaires d’une aide mensuelle qui varie entre 1.000 et 1.600 dh. En ces temps de vaches maigres, l’addition de tous ces avantages constituent un fardeau pour l'Etat marocain déjà fortement engagé dans des projets structurants dans les provinces sahariennes.
Pendant plusieurs années, le Maroc a servi de soupape aux contradictions qui secouaient les camps de Tindouf et ce en acceptant d’accueillir des cadres en rupture de ban avec la direction du Polisario ainsi que les familles fuyant la misère.
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