Demande de libération de O.Ghadda: le gouvernement n’intervient pas dans les affaires soumises à la justice "Porte-parole" | L'Information

Demande de libération de O.Ghadda: le gouvernement n’intervient pas dans les affaires soumises à la justice "Porte-parole"

ven, 06/29/2018 - 14:03

Les ministres de la culture, de l’artisanat et des relations avec le parlement, porte- parole officiel du gouvernement, Dr Mohamed Lemine Ould Cheikh et de l’économie et des finances, M. Moctar Ould Diay ont commenté jeudi après- midi les résultats du conseil des ministres tenu quelques instants plus tôt.

 

Le ministre de la culture a souligné que le conseil a examiné et approuvé un certain nombre de projets de lois, de décrets et de communications dont le projet de loi qui autorise la ratification de la convention portant consolidation de la dette de l’Etat sur les livres de la Banque Centrale de Mauritanie.

 

Il s’agit de montants financiers qui ont été retirés directement de la Banque Centrale en dehors des procédures légales, du temps où prévalait la gabegie, c'est-à-dire avant 2008.

 

Le ministre a rappelé avoir évoqué, à plus d’une occasion, dans sa réponse à une question au sujet des manifestations de certains éleveurs dans la ville d’Aioun, suite au retard du convoyage des aliments de bétail, l’existence d’un plan élaboré par le gouvernement et mis en place à cet effet. Il a noté que cela n’empêche pas l’existence de manifestations ou de protestations, réaffirmant dans ce cadre que les libertés sont offertes dans le pays pour l’expression civilisée des opinions ou des sentiments que ce soit par la manifestation ou par toute autre forme civilisée.

 

Dr Mohamed Lemine Ould Cheikh a poursuivi en disant que « les aliments de bétail sont parvenus en quantités importantes à toutes les zones du pays et ont été distribuées aux boutiques ‘’Emel’’ de manière transparente, ce qui est connu de tous ». Mais distribuer les aliments de bétail de manière à toucher tout le cheptel mauritanien et faire comme si nous sommes en situation normale, cela n’est pas raisonnable car l’Etat intervient seulement pour atténuer le préjudice en cas de déficit pluviométrique surtout en agissant en direction des franges pauvres et vulnérables.

 

Ce qui est demandé, précise –t- il, ce n’est pas la disparition de tout le préjudice résultant du déficit pluviométrique et transformer le pays en pâturages fertiles mais ce qui est requis c’est que l’Etat intervienne pour répondre aux besoins des citoyens ; qu’il y ait notamment un plan d’urgence qui accompagne les éleveurs, ce qui a été fait.

 

Dans une réponse à une question sur l’existence de nouvelles qui circulent à propos du report des prochaines élections, le porte- parole du gouvernement a déclaré que les élections ne seront pas reportées; que leurs préparatifs sont en cours et que la date de la campagne comme celle du scrutin ont été fixés.

 

A une autre question sur une correspondance du Forum adressée aux participants du sommet, le ministre a expliqué que tout le monde est occupé ces derniers jours par le sommet africain et qu’il y a un ordre du jour du sommet et pour ses décisions..

 

Il a précisé en réponse à une question sur la demande de l’opposition et de certaines organisations internationales de libérer l’ex sénateur Mohamed Ould Ghadde, que la question est entre les mains de la justice et que le gouvernement n’intervient pas dans les affaires soumises à la justice.

 

Répondant à une question relative à l’existence d’une famine dans certaines villes et la sanction de l’infirmière qui a ventilé des photos prouvant l’existence des cas de famine, le porte-parole du gouvernement a affirmé qu’il n’existe aucune famine en Mauritanie et que l’Etat a pris l’habitude d’envoyer en cette période des missions pour étudier la situation dans les zones où il peut y avoir des cas de malnutrition ou le contraire.

 

Il a ajouté que l’infirmière a été interrogée par la mission au sujet de la diffusion des images et n’a subi aucune sanction.

 

Pour sa part, le ministre de l’économie et des finances, a commenté le projet de loi autorisant la ratification de l’accord portant sur la consolidation des dettes de l’Etat dans les livres de la BCM, relevant que ce dossier témoigne d’une période regrettable de l’histoire du pays qui lui a occasionné la perte de plusieurs opportunités du fait que sa gestion économique n’était pas conçue pour favoriser la solution des problèmes du citoyen.

 

‘’ Comme vous la savez, la période d’avant 2008 a connu plusieurs abus. Cette convention a pour but de jeter la lumière sur tous les retraits de la BCM effectués hors budget et en contravention aux procédures légales et contrairement aux objectifs de l’Etat censés servir le citoyen. Des tels retraits de la BCM sont contraires à la loi. La BCM doit être autonome et indépendante du gouvernement et ses dépenses comme ce qui est le cas dans les pays qui se respectent. En vertu de ce qui précède, toute dépense non programmée dans le budget ou non couverte par une allocation budgétaire est illégale et l’Etat se doit de la rembourser’’, note le ministre.

 

Au sujet de la dette que l’Etat doit à la BCM, le ministre l’a évaluée à 189 milliards ouguiyas (anciennes) soit un montant plus important que le budget de l’Etat à l’époque dont 81 milliards 895 millions sur des retraits déclarés avant 2004, 49 milliards 179 millions des pertes sur les taux d’échange pour des périodes d’avant 2004 et le reste était des retraits de la banque et une caution accordée à un prêt de 50 millions de dollars au profit de la SONIMEX et pour lequel la banque a supporté une perte des taux d’échange d’un milliard 500 millions Ouguiyas entre 2004 et 2007.

 

Le ministre a souligné que parmi ces dettes figure également 1 milliard 146 millions représentant une caution sur les pertes constatées au niveau des CAPEC sous l’ancien régime et 560 millions Ouguiyas une garantie pour le crédit agricole.

 

‘’La convention avec la banque centrale porte sur le paiement de ces dettes qui seront orientées vers des mécanismes de nature à contribuer au renforcement de l’économie du pays, notant que le paiement s’effectuera sur une période de 40 à 50 ans avec 10 ans de grâce’’, a conclu le ministre de l’économie.

 

AMI