Lenteur de l’action administrative, le Chef de l’Exécutif fait son mea culpa | L'Information

Lenteur de l’action administrative, le Chef de l’Exécutif fait son mea culpa

mer, 04/28/2021 - 11:36

La machine administrative en Mauritanie est quelque part grippée. Le Premier ministre Mohamed Ould Bilal est bien conscient de ce malaise gouvernemental qui porte considérablement préjudice, tant au programme du Président Mohamed Ould Cheikh Ghazouani, qu’à lui-même en personne.

C’est d’autant vrai que le Chef de l’Exécutif, Ould Bilal avait été nommé à la rescousse en août 2020, après une année de contreperformances gouvernementales (août 2019-2020), doublement alourdies par la pandémie du Covid-19 et le legs catastrophique et multisectoriel de la célèbre décennie de corruption 2009-2019.

Face à cette situation embarrassante et à défaut de rendre son tablier après 9 mois sans résultats concrets, faut-il pour ce PM, réputé par son intégrité et son honnêteté professionnelle, s’employer à secouer avec force les branches du cocotier, dans l’espoir de faire tomber des noix.

Ainsi pour dire, le mois d’avril 2021 qui touche bientôt à sa fin aura été celui, où le Chef de l’Exécutif aura effectué des visites régulières à plusieurs ministères (une douzaine sur les 24 portefeuilles ministériels) et tenu des réunions de mobilisation et de sensibilisation de l’administration publique pour se libérer du statu quo et se mettre au rendement du service public.

Faisant le bilan à mi-parcours, après 18 mois de l’arrivée du Président Ould Ghazouani au pouvoir, en aout 2019, le Premier ministre Ould Bilal est on ne plus clair en faisant son mea culpa, au cours de la descente effectuée le lundi 26 avril courant aux deux ministères des affaires islamiques et de l’enseignement originel et celui des affaires sociales, de l’enfance et de la famille.

L’action gouvernementale s’effectue à un rythme lent, a-t-il avoué, rompant tout de même avec cette déplorable sacro-sainte règle de politique politicienne qui prévalait en Mauritanie depuis des décennies et où les différents et fatalistes dirigeants et hauts responsables du pays, présentaient tous les maux de la Nation en rose.

Cette paraplégie n’est pas due à un manque de moyens ou à une absence de de volonté politique forte et sincère, mais plutôt à « des carences dans l’administration qui est l’outil de toute action gouvernementale réussie et efficace “, a-t-il fait remarquer au cours d’une visite effectuée aux différents ministères.

Il a appelé également les différents personnels de ces départements, à respecter les textes et les procédures juridiques, à faire preuve d’esprit d’équipe, de discipline et de concertation, et d’utiliser les technologies de l’information et de la communication pour développer et moderniser le travail et renforcer les capacités de conservation et de documentation en Mauritanie.

Ould Bilal a par ailleurs mis en exergue l’importance de l’assiduité pendant les heures de permanence et l’utilisation de ce temps pour résoudre les problèmes soulevés par les citoyens, appelant au respect des symboles de l’État.

Les acquis réalisés par le gouvernement doivent être rapportés aux objectifs énoncés dans le programme du Président de la République, a-t-il indiqué, appelant les fonctionnaires et les agents publics à l’innovation dans tous les domaines, citant à titre d’exemple à ce propos, l’importance d’une architecture unifiée et expressive des Mosquées mauritaniennes.

Le PM a recommandé enfin aux fonctionnaires et agents de l’Etat, à témoigner l’accueil courtois et bienveillant aux demandeurs du service public, en renforcement de la confiance entre ces derniers et l’administration ainsi qu’à primer l’intérêt général.

Reste à savoir si ces consignes seront suivies à la lettre ou si le cercle vicieux dans lequel se trouve embourbée l’administration publique en Mauritanie continuera à la prendre en otage et aura raison dans 3 mois, à l’heure des bilans annuels de Ould Bilal (2020-2021), comme cela a été pour son prédécesseur Ould Cheikh Sidiya, après une année de direction de l’Exécutif (2019-2020? 

L’expérimentation du futur patron de la Primature, devra au cas où le statu quo persistera, porter cette fois sur le choix d’un négro-mauritanien.

L’expérience mérite d’être tentée, car cette race a le sens de l’abnégation au travail, endurcie, instruite et la moins corrompue.

A cela s’ajoute aussi son sentiment persistant d’être discriminée dans la haute administration, d’où l’occasion inédite pour le Président Ghazouani, très enclin à l’unité, à la cohésion et l’harmonie sociale, de les mettre à l’épreuve pour savoir de quoi ils sont capables après le fiasco des autres composantes.

A ce jour, le Premier ministre a visité les ministères des affaires islamiques (i), des affaires sociales(ii), de la fonction publique (iii), de l’emploi, de la jeunesse et des sports (iv), du commerce, de l’industrie et du tourisme (v), du développement rural (vi), de l’environnement et du développement durable (vii), de l’hydraulique et de l’assainissement (viii) , du pétrole, de l’énergie et des mines(ix), de l’équipement et des transports(x), de l’habitat, de l’urbanisme et de l’aménagement du territoire (xi) et de l’éducation (xii)

Ould Bilal avait commencé sa campagne de mobilisation des différents cercles de l’administration et après un Conseil des ministres, au cours, le Président a donné un coup de pieds dans la fourmilière, par la tenue en Mauritanie d’une réunion avec les hommes d’affaires du pays, précédée d’une autre, avec responsables des marchés publics, appelés à la transparence et à l’équité

Senalioune